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"Des documentaires qui touchent à la fois le cœur et l’esprit"

Dossier industrie: Distribution, exploitation et streaming

Aleksandra Derewienko • Responsable ventes et acquisitions, CAT&Docs

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La responsable polonaise des acquisitions et des ventes de la société française donne son point de vue sur la conjoncture du marché pour les documentaires

Aleksandra Derewienko  • Responsable ventes et acquisitions, CAT&Docs

Après avoir travaillé notamment chez Taskovski Films, la Polonaise Aleksandra Derewienko rejoint en 2016 la société française de ventes internationales de documentaires CAT&Docs (créée par Catherine Le Clef) où elle opère dans les acquisitions et les ventes. Rencontre à l’occasion du 34e Sunny Side of the Doc (du 19 au 22 juin à La Rochelle) où CAT&Docs est en action avec un line-up incluant notamment After Work [+lire aussi :
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Cineuropa : Quelle est votre perception de la conjoncture pour le marché des documentaires ?
Aleksandra Derewienko :
C’est une période de transition très intéressante. Il existe de nombreuses plateformes, de nombreux acteurs de la VOD, et les télévisions évoluent de plus en plus vers la SVOD. Il existe également de plus en plus de plateformes AVOD et de FAST channels. Je suis très curieuse de voir quelle tournure tout cela va prendre. C’est une époque très excitante pour les documentaires avec de plus en plus de festivals qui les programment, ce qui montre qu’il y a maintenant un large public potentiel pour ce genre de films. Il y a aussi une réflexion stratégique en cours sur la meilleure manière d’exposer les films car les sorties salles en dehors de la France ne fonctionnent plus forcément au même niveau qu’avant. L’avenir nous dira comment tout cela va s’ajuster.

Quel impact l’essor des streamers a-t-il eu sur la vente de documentaires ?
Il y a de la place pour tous les types de documentaires, mais pas nécessairement parmi les plateformes qui se concentrent principalement sur les histoires criminelles, les enquêtes et les biopics. Les documentaires que l’on peut voir dans les festivals ne sont pas vraiment leur cible car ils visent le divertissement. Mais cela change quand même un peu de ce que les autres diffuseurs achètent car, par exemple, personne ne s’intéressait aux séries documentaires avant, alors que maintenant tout le monde en veut. Cependant, j’ai bon espoir qu’il existe toujours des débouchés pour les documentaires plus créatifs, qui abordent des sujets de société, qui mettent en lumière des récits plus subjectifs. En tous cas, c’est ce type de documentaires que nous proposons : ils ne sont peut-être pas pour Netflix mais il y a aussi une réelle demande pour ce type d’œuvres.

Quelle est la ligne éditoriale de CAT&Docs ?
CAT&Docs recherche des documentaires associant toujours une exigence de fond et de forme. Des films pertinents et impertinents sur des questions d’actualités ou des sujets intemporels ; des documentaires fouillés, rigoureux dans l'exploration des contenus, audacieux, ouverts sur la diversité du monde et qui s'imposent sur la scène internationale ; des documentaires qui interrogent le monde et proposent des pistes de réflexions dans des registres aussi variés que l'Histoire, la société, la justice, l'environnement, l'économie, la politique, l'art et la culture.

Nous essayons d’avoir un catalogue diversifié avec un maximum de 10 à 15 nouveaux films par an, venant de différentes parties du globe et traitant des sujets différents. 70% des documentaires que nous représentons ont été acquis au stade du rough cut. Cela peut sembler évident, mais nous voulons des documentaires qui touchent à la fois le cœur et l’esprit. Bien sûr, l’idéal, ce sont des histoires captivantes et très bien filmées avec le bon équilibre entre les qualités formelles et narratives, mais c’est également très important de savoir à qui on va proposer tel ou tel film. Il nous arrive de découvrir de très beaux films n’ayant pas vraiment de potentiel commercial en dehors des festivals.

Quels documentaires recherchent les acheteurs actuellement ?
Cela dépend des acheteurs : certains sont spécialisés dans les documentaires historiques, d’autres dans les récits plus personnels, certaines cases de diffusion sont très ouvertes et peuvent aller de l’Art à l’Histoire. C’est du cas par cas, mais la majorité des acheteurs veulent capter l’attention d’un maximum de public donc les prix et les sélections en festivals sont évidemment des atouts de ventes non négligeables. Et ces derniers mois s’est imposée une tendance assez nette : les acheteurs cherchent des documentaires qui réchauffent le cœur, qui divertissent, qui donnent de l’espoir, ce qui se comprend parfaitement après les temps difficiles de la pandémie suivis par la guerre en Ukraine.

Quel est votre regard sur le Sunny Side of the Doc ?
Toute l’industrie y trouve largement son compte. Il y a beaucoup d’acheteurs en quête de documentaires terminés, de nombreux responsables des programmes à la recherche de films à coproduire, mais également des producteurs ce qui est intéressant quand on veut en savoir davantage sur les nouveaux projets en production. La sélection des pitchs est aussi très bonne et comme elle est thématique, poux ceux qui cherchent du spécifique (Histoire, sciences, art & culture, etc.), c’est un très bon endroit.

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